Week-end en famille de François Marchand

édition Le cherche-midi – 110 pages.
Merci à Catherine du blog La culture se partage d’avoir fait voyager ce livre jusqu’à moi.

Quatrième de couverture :

Faire la connaissance de ses beaux-parents n’est jamais chose facile. Surtout s’ils habitent en Samouse, région que le jeune marié va apprendre à connaître le temps d’un week-end interminable. Dès le vendredi soir, il lui est évident que cela se passera mal. Mais jusqu’à quel point? Et l’impulsivité dont il fera preuve est-elle due à son état psychologique déjà bien dégradé ou à la rencontre de plein fouet avec cette diabolique région? Son objectif de départ – limiter les dégâts – finira par faire place à une exaltation mystique qui culminera le dimanche, jour du Seigneur. Un roman désopilant, un jeu de massacre permanent où tous les mauvais sentiments sont mis à l’honneur.

Mon avis :

Vous n’aimez pas l’humour noir ? Alors fuyez ! Vous risquez d’être gravement choqué à la lecture de ce livre.

Prenons simplement le narrateur. Il est formidable – formidablement détestable. Nous ne savons ni son nom, ni son âge, nous savons simplement qu’il exerce la belle profession de juriste à Paris, qu’il habite à dix minutes à pied de son lieu de travail et qu’il revient de Las Végas. Là, il a perdu beaucoup d’argent et surtout, il s’est marié avec sa compagne Aurélie, 25 ans, diplômée en communication et effectuant un travail « de communication » dans le monde du spectacle.  Autant dire qu’il considère très vite qu’il a commis une grosse erreur.

Pire : ils partent en week-end dans le but qu’Aurélie présente son mari à sa famille – et là, je me dis qu’il y a anguille sous roche, car il est franchement rare de ne pas connaitre, si ce n’est la famille entière, du moins les parents de sa femme. Ne se connaitraient-ils pas depuis longtemps ? Ou bien Aurélie est tellement prise par son merveilleux métier qu’elle n’a pas le temps de voir ses parents ? Quelles que soient les causes, voilà nos deux tourtereaux en route pour la Samouse (nom d’une rivière des Cévennes).

Je ne sais pas ce qui était prévu, mais ce qui arrive dépasse de loin les cauchemars les plus fous. Il faut dire que le narrateur est le prototype même du parisien méprisant tout ce qui n’est pas Paris, et du misogyne jugeant sévèrement les femmes – y compris la sienne. Il faut dire aussi qu’il est particulièrement gâté dans ses visites touristiques, entre les vide-greniers, le passage obligé par les grandes surfaces pour apaiser sa tendre moitié, le déjeuner en famille, pour rencontrer les cousins et des discussions hautement philosophiques. J’ai franchement ri aux éclats à certains passages, car en dépit du cynisme du narrateur, certains travers sont finement observés (ah ! les belles zones commerciales).

Si j’ajoute que le dénouement est surprenant, et que  l’exercice est parfaitement maîtrisé, vous comprendrez que j’ai beaucoup aimé ce livre et que je vous le recommande.

logochallenge3Challenge vivent nos régions par Lystigrégion

11 réflexions sur “Week-end en famille de François Marchand

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